A l’ouest du Cap Vert…

mercredi 06 janvier 2010 à 17:15 par Equipe

Comme nos lecteurs les plus fidèles l’auront compris, cette escale au Cap Vert aura été l’occasion pour l’équipe de Watch the Waste de recharger les batteries ! Un petit moment de répit avant d’entrer dans le vif du sujet.

Pendant une quinzaine de jours, Alacavelis a silloné les mers qui séparent les îles Barlavento. Ici, c’est le nom qui est donné aux îles “au vent”, celles qui sont traversées pendant de longs mois par les Alizés. Mais, cette année, les vents ont été particulièrement calmes, ce qui n’a pas réjoui tout le monde !
En effet, la première île visitée fût Sal, qui oriente son économie exclusivement vers le tourisme. Chaque année, des milliers d’amateurs de sensations fortes viennent fouler la plage de Santa Maria à la conquête d’une “des plus belles droites du monde”… Des loueurs de surfs et de kytes jalonnent les bâtiments des hotels fraichement dressés sur l’île qui, jusqu’à il y a peu, était le point de passage obligé de tous les vols internationaux desservant le Cap Vert.
Faute de vent et peut-être aussi parce que le tourisme de masse n’est décidemment pas une activité prisée à bord, l’équipage est parti à la conquête de la plage orientale de l’île, la Serra Negra, devenue une véritable décharge littorale.


A l’est de Sal, les courants et les vents viennent charrier des résidus qui s’amoncellent aux pieds d’une décharge à ciel ouvert.

Sur ce site, s’amoncellent, entre autres, les restes des matériaux ayant permis la construction des hotels décrits plus tôt. Ironie du sort, cette plage est tacitement interdite à la baignade car elle est le lieu de reproduction privilégié des tortues marines locales…


C’est ensuite vers Sao Nicolau que nous avons continué ce périple, toujours plus à l’ouest. Bien qu’en plein coeur de l’archipel, elle en est peut-être aujourd’hui une des îles les plus isolées. Territoire préservé des vagues massives de vacanciers, c’est ici que l’équipe a compris le pourquoi du “vert”, dans le nom donné à l’archipel. Une fois passées les colines arides de Tarrafal, le visiteur se retrouve dans un paysage où la végétation abonde. Des vallées et des sommets vertigineux se succèdent sous nos yeux. Ici, la richesse des sols est à associer à la richesse des coeurs: la Morabeza, l’art de vivre, d’être et d’accueillir à la capverdienne est toujours une réalité. Chacun semble conscient des limites des eldorados touristiques. Et même si on y aspire forcément un peu, les habitants semblent, comme nous, vouloir profiter des quelques années qui séparent encore Sao Nicolau d’un développement que nul de saurait réfreiner.

Tarafal, Sao Nicolau, à quelques heures du réveillon de Noël

Au fil de son parcours entre les îles Barlavento, l’équipe a réalisé les premiers prélèvements planctoniques de l’expédition. Les essais du Manta Trawl, prêté par l’Algalita Marine Research Foundation sont concluants. Le bateau parvient, sans trop être freiné, à tirer derrière lui cette bouche béante qui retient dans son filet toutes les particules en flotaison. Nous observons à l’oeil nu des résidus plastiques, sous forme de petits filaments colorés. Tout cela promet pour les mois à venir!

Premiers essais in situ du Manta Trawl.

L’arrivée à Sao Vicente marque la fin de cette escale capverdienne. Mindelo sera le point de départ de la transat’ aller. Chacun tente de profiter au mieux de la terre que nous allons quitter pour quelque temps. Juste en face, Santo Antao sera la dernière silhouette terrestre que nous pourrons admirer en faisant route vers le continent américain. Et quelle silhouette !

Les sommets de Santo Antao, dernière images de la terre avant l’océan…

L’heure est donc venue pour l’équipage de retrouver le large. Depuis quelques jours, nous nous affairons pour préparer notre embarcation à cette longue traversée. Départ prévu demain, jeudi. En route vers l’ouest ! Il ne faudra pas moins de 15 jours de mer pour rejoindre l’île de Tobago. D’ici là, nos nouvelles seront rares… Mais vous pourrez suivre notre parcours grace à la cartographie en temps réel.

Et, en attendant de vous retrouver, tous les membres de l’équipe vous souhaitent une excellente année !

A très vite (ou presque) pour la suite !

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