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En route vers la suite…

vendredi 26 mars 2010 à 17:31

Un court message pour vous présenter la suite de notre périple…

Après une escale technique de préparation d’Alcavelis à notre transat’ retour et à la traversée de la zone d’agglomération de déchets d’Atlantique Nord, nous voilà repartis pour l’étape la plus occidentale de toute l’expédition: Cuba! Ce sera pour Watch the Waste, le dernier arrêt carribéen, avant d’emprunter le chemin du retour…

Etant donné les difficultés connues d’accès à l’Internet cubain, il est probable que le site de Watch the Waste ne soit plus mis à jour le temps de cette escale. Si tel est le cas, nous vous raconterons dès notre arrivée aux Bermudes rencontres et observations de cette escale à Santiago qui promet déjà de nous offrir un tout autre visage des Caraïbes !

A très bientôt pour la suite !

Quand la croisière amuse

jeudi 25 février 2010 à 17:22

Le phénomène à commencé aux Canaries. Au couché du soleil, le gigantesque quai à coté du mouillage d’Alcavelis est vide. Le lendemain matin, un véritable immeuble flottant y est amarré, déversant son flot de touristes le temps d’une journée pour repartir à la tombée de la nuit. La croisière en paquebot connait des adeptes depuis longtemps mais ces vingt dernières années, cette nouvelle forme de tourisme de masse s’est largement popularisée, dépassant les 10% de croissance annuelle. Et devinez quelle est la destination la plus prisée par les croisiéristes… Les Caraïbes bien sur.

Paquebot a quai

Au cours des escales de l’équipe Watch the Waste entre Grenade et la Dominique, ce n’est plus un paquebot par semaine en escale mais plutôt un à deux par jours! Véritable villes flottantes, les paquebots en question atteignent dorénavant des dimensions titanesques, près de 300m de long, plus d’une quinzaine de ponts pour accueillir 2500 à 3000 passagers, seul le dépaysement connait une limite: centre commercial, casino, salle de spectacle, cinémas, piscines, spas. Tous les moyens de consommation sont là pour que le client dépense ses euros-dollars à bord! Le prix du séjour oscille entre 600 euros par passager pour une cabine intérieure à plus de 3000 euros pour une suite avec balcon et vue sur mer… si le navire accoste du bon coté. Le principe séduit actuellement près de 15 million de personnes, d’abord américains, le vieux continent est encore un peu à la traîne.

L’impact économique sur les lieux d’escale des paquebots est malheureusement bien inégal. Lorsque l’un d’entre nous demande à un chauffeur de taxi si le travail est là, il acquiesce vivement en nous annonçant que deux paquebots sont attendus demain. L’affaire est tout aussi profitable pour les agences de location de voitures, pour les guides touristiques et les échoppes de souvenirs; quand un paquebot vient, tout va! Malheureusement, la restauration et les commerces ne ramassent que les miettes, les escales ne durent que dix petites heures, tout ce qui peut se vendre à bord doit être acheté à bord.
L’image du touriste n’en sort pas non plus indemne. Pas étonnant que lorsqu’on voyage dans de tels pays, nous soyons considérés comme des cartes de crédit ambulantes quand près de 6000 personnes par jours font le tour de l’ile en quelques heures. Comment peut-on se réjouir d’un instant aussi éphémère sur une ile aussi riche que la Dominique? « J’ai fait la Dominique » annonceront-ils à leurs amis… Ce type de tourisme « Disney » a quelque chose de méprisant pour la population d’un pays, son essor tend à l’uniformiser jusqu’à rendre les formes de tourisme plus traditionnelles de plus en plus inaccessibles.

Les perspectives économiques d’un paquebot en escale sont telles que les iles se précipitent dans la construction de quais géants pour accueillir ces mastodontes, sans pour autant prévoir les infrastructures annexes.

L’environnement en est encore une fois la première victime. Inutile de préciser que de tous les navires, les paquebots sont ceux qui rejettent le plus d’eaux noires (issues des toilettes), d’eaux grises (douches et lavabo) et de déchets solides (estimés à 20 tonnes par jour!). Comment des iles de moins de 100 000 habitants peuvent prétendre recevoir une telle quantité de déchets quotidiennement? Cela ne laisse que peu de doute sur leur destiné.

Les émissions de gaz constituent un problème tout aussi alarmant. La consommation énergétique des équipements à bord d’un paquebot est telle qu’aucun port d’escale ne peut prétendre fournir la puissance électrique nécessaire. Ne pouvant se « brancher », le navire à quai doit donc continuer à produire sa propre énergie à l’aide de ses génératrices diesel fonctionnant au fuel lourd. Comme les quais sont le plus souvent au cœur des villes pour des raisons pratiques, les habitants ont la chance de respirer des taux de NOx bien supérieurs à la moyenne!

Malgré cela, les trois géants du « cruise business » que sont Carnival, Royal Caribbean et Star Cruises sont passés entre les griffes de Copenhague. Certains annoncent des progrès environnementaux pour soigner leur image. Avec des chiffres d’affaires avoisinant les 15 milliards de dollars, leurs projets de paquebots toujours plus grands, toujours plus fous, ne craignent pas la crise… Tant que la croisière amuse !

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